Entamer une formation en sophrologie sans jamais en avoir consulté un auparavant

En tant que formatrice en sophrologie je suis souvent confrontée lors des premières journées de formation, quand les stagiaires se présentent, à un profil curieux : celui du futur sophrologue qui n’a jamais consulté un sophrologue. C’est tout à fait possible : dans l’école où je forme il n’y a pas de prérequis, donc on peut s’inscrire en formation sans avoir consulté.

Les stagiaires dans cette situation disent (et je suis sûre que c’est vrai) avoir lu beaucoup d’articles, regardé des vidéos, lu des livres à ce sujet, discuté avec des sophrologues … Ils ont donc choisi cette formation (et ce métier) en connaissance de cause.

Je préfère ne pas avoir d’à-priori à ce sujet, c’est d’ailleurs la position de l’école. On peut toujours entamer un accompagnement avec un sophrologue pendant la formation, il n’est d’ailleurs pas rare que la formation et la pratique faite durant celle-ci, éveille cette envie chez les stagiaires.

Mais il y aura les stagiaires qui, jusqu’au bout, n’iront jamais consulter un sophrologue. 

La pratique de la sophrologie durant la formation 

Certes, il y a de la pratique durant la formation et les stagiaires sont incités à pratiquer un certain nombre d'heures chez eux à l’aide des audios et vidéos auxquels ils ont accès dans leur espace intranet. Mais cette pratique n’est bien sûr pas personnalisée, elle ne répond pas à leurs besoins du moment. Elle est tout même indispensable, mais à elle seule n’est peut-être pas toujours suffisante pour voir et comprendre l’impact de la sophrologie dans le corps et le mental.

Ce que je constate, un peu plus tard dans la formation, c’est que certains de ces stagiaires, lorsque nous abordons la prise en charge de la phobie ou de la douleur par la sophrologie, ils diront qu’ils n’y croient pas. La sophro pour gérer le stress OK, l’angoisse, oui ça passe encore, mais la sophro pour améliorer l’état de santé d’un malade ou pour accompagner un malade du cancer, non. Ce n’est pas possible, c’est limite du charlatanisme. 

Des sophrologues qui se limitent volontairement

Tout ça parce qu’eux-mêmes n’ont pas vécu l’ouverture profonde de la conscience qui peut être apportée par la sophrologie. Le fait de se rendre compte de ses croyances et limites et voir qu'on peut faire autrement. La découverte que nos modes de fonctionnement peuvent être modifiés. Autrement dit, que nous avons des ressources inexploitées.

Ces personnes, risquent de devenir des sophrologues qui ne font que de la relaxation. Leurs clients seront contents à la fin de leurs accompagnements car ils se sentiront mieux, mais le sophrologue a privé son client d’outils de sophrologie qui sont très puissants.

Au-delà du fait de priver son client de techniques très puissantes et efficaces (et cela va de soi, dans le respect de la réalité objective) le sophrologue finira par s’ennuyer. Il aura l’impression de faire toujours un peu la même chose. Même si, bien sûr, chaque client est différent et nos séances sont personnalisées, il y aura tout de même, au bout d’un moment un goût d’inachevé. Sans compter peut-être une sorte de déchirement intérieur à faire un métier dans lequel ils ne croient pas tout à fait.

Consultez un sophrologue !

Donc si je peux me permettre un conseil : faites des séances de sophrologie ! Si vous n’avez pas une raison spécifique pour en faire, faites des séances collectives.

Vivez dans votre corps et dans votre esprit les transformations que vous allez proposer (et « vendre ») dans quelques temps. Vous serez beaucoup plus à l’aise pour expliquer la sophrologie, et vous allez gérer beaucoup plus facilement les réactions de vos clients. Leur mutisme à la fin d’une séance, leurs émotions, leur absence de sensations, même si elle perdure quelques séances… Tout ça sera dédramatisé pour vous. Évidemment vous allez, ou avez abordé tout cela avec vos formateurs durant votre formation, mais entre avoir des informations théoriques et le vivre il y a un monde.

Faites-vous ce cadeau. Vous serez un meilleur professionnel et vous vous sentirez beaucoup plus à l’aise et légitime dans votre rôle de thérapeute. C'est un investissement pour vous et pour vos clients.

N'hésitez pas à partager en commentaire sur Facebook ou Instagram ce que vous de ce sujet et partagez-le si vous pensez qu'il peut aider d'autres personnes.