Je suis sophrologue et je n’ai pas d’enfants : est-ce que je peux accompagner une femme enceinte ?
Ayant travaillé pendant des années dans le service commercial d’une école de sophrologie mais aussi en tant que formatrice en sophrologie, je peux vous dire que cette question m’a été posée des centaines de fois. Pas seulement celle du titre mais aussi : n’ayant pas d’enfants est-ce que je peux accompagner des enfants ? Je ne suis pas médecin, est-ce que je peux accompagner quelqu’un qui a un cancer ? Je n’ai pas d’acouphènes, quelle légitimité je peux avoir pour accompagner une personne souffrant d’acouphènes… ?
Heureusement la réponse est oui.
Et ceci pour plusieurs raisons :
- 1- Le sophrologue n’est pas là pour partager sa propre expérience, parler de sa vie
Le sophrologue est là pour écouter son client. Suite à cette écoute, le sophrologue crée un accompagnement sophrologique. Ne pas avoir vécu une grossesse soi-même ne devrait pas être un empêchement à une bonne écoute thérapeutique et une bonne mise à disposition des outils thérapeutiques.
2 – La sophrologie est une technique complémentaire
Un sophrologue bien formé et respectueux de l’éthique et déontologie de son métier, sait très bien qu’il ne remplace pas les traitements et diagnostics faits par un médecin. Il s’assure que son client est déjà suivi par ailleurs pour la prise en charge médicale de sa maladie et il fait donc ce que cette personne est venue chercher auprès de lui : de la sophrologie.
- 3 - Le sophrologue s’intéresse aux émotions, sensations, pensées de son client
Les personnes que nous accompagnons sont bien plus que des « cas ». Ils ne sont pas juste un membre malade, un symptôme, un état physiologique. La matière avec laquelle nous travaillons ce sont leurs émotions, sensations etc. Nous laissons le suivi médical aux médecins.
Attention : il y a un piège
Il est évident qu’avoir certaines connaissances sur une maladie, avoir une idée de l’état d’esprit d’une femme vivant un traitement médical pour tomber enceinte, l’état d’esprit d’un adolescent qui se rebelle est un plus.
Mais ça peut aussi être un piège ! Piège dans lequel je vois beaucoup de futurs sophrologues tomber : le piège du « je sais ce que c’est ».
"J’ai allaité, je sais ce que c’est".
"J’ai eu un cancer, je sais ce que les malades ressentent".
"J’ai 3 ados à la maison, je sais qu’ils ont tous des paresseux".
"Ma sœur a subi une mastectomie, je sais donc qu’une femme ayant subi une mastectomie ne pourra jamais faire tel ou tel exercice de relaxation dynamique".
"Ma mère est fibromyalgique, je sais qu'ils dorment systématiquement très mal "
Attention : quand on sait déjà tout, on n’est plus à l’écoute des autres. Vous savez beaucoup de choses sur « votre » cancer, les 4 grossesses de votre sœur, les acouphènes de votre cousine, mais à moins de lui poser la question, vous ne savez rien sur votre sophronisé. Videz donc votre esprit de tout ce que vous savez et ouvrez-vous à l’écoute de ce que vit la personne assise en face de vous !
Ce n'est que comme ça que vous pourrez offrir une écoute de qualité et donc un accompagnement vraiment personnalisé à vos clients.
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